Manifeste pour un « Tourisme bienveillant »

Le secteur du tourisme est en pleine
mutation. Avec la région Auvergne-
Rhône-Alpes, vous êtes engagé dans un
« tourisme bienveillant ». Une définition
s’impose…

Par bienveillance, il faut entendre un tourisme qui s’adresse à tous, profitable durablement et équitablement pour chacun de ses habitants et de ses acteurs. L’idée est de remettre l’humain au coeur. Ralentir, prendre le temps nécessaire pour mieux recevoir, écouter, partager et se nourrir de nos cultures respectives. Tout cela, évidemment en respectant le vivant et la diversité des écosystèmes.

C’est à la fois l’impact environnemental,
sociétal et économique du tourisme ?

Oui, la bienveillance repose sur ces trois dimensions. C’est une notion plus large que celle du durable, qu’on résume, trop souvent, à l’impact écologique. Vous savez, quand on demande aux gens les critères d’une expérience touristique réussie, ce qui ressort en premier, c’est la rencontre avec les locaux*. La beauté des paysages n’arrive qu’en 4ème position. Il faut rétablir la connexion entre le visiteur et le visité, faire en sorte que ceux qui séjournent dans un endroit soient en contact avec le tissu social local. Et pas seulement l’artisan !

“ Il faut considérer le touriste comme
l’habitant du moment. „

Depuis deux ans, les Français ont
redécouvert la campagne avec des
vacances « nature » près de chez eux,
aux antipodes du tourisme de masse.
Une opportunité à saisir pour les
territoires ?


Bien sûr ! On a observé dans notre région un bond du tourisme de proximité, monté à 48%, alors certes, de manière un peu contrainte, de par la crise sanitaire. Mais, on observe de nouvelles habitudes qui se sont installées et qui, je pense, vont rester. Il y a un potentiel de développement campagne et montagne absolument extraordinaire. Vous connaissez la loi de Pareto, les fameux 80-20 ? Et bien, pour le tourisme, c’est l’inverse, c’est 20% de la France visités par 80% des touristes. Maintenant, à nous de travailler sur l’imaginaire de ces lieux, aujourd’hui peu fréquentés, pour inciter les gens à venir. La montagne, par exemple, apporte un véritable bénéfice santé qui va audelà de juste mieux respirer… On a fait des études pour évaluer les effets d’un séjour sur la santé, et ceux-ci sont scientifiquement avérés. C’est quelque chose sur lequel on doit s’appuyer pour développer notre offre. Se remettre en forme, c’est un des objectifs des vacances, surtout depuis la crise sanitaire.

Vous avez lancé, à la rentrée, une web app
Partir Ici . Comment cela fonctionne ?

C’est un outil d’inspiration et d’information géolocalisé qui répertorie les expériences bienveillantes que j’ai autour de moi. Chaque offre est évaluée et notée selon son impact environnemental, social et économique. Cela permet au vacancier d’avoir une indication très précise du niveau de « bienveillance» de l’expérience qu’il souhaite faire.


Votre démarche « Tourisme
bienveillant » inclut aussi un fonds de
dotation. Quels projets soutenez-vous ?

Le tourisme n’est, à priori, pas éligible aux politiques de mécénat, comme peut l’être le sport. Pourtant, ce fonds de dotation Essentiem est vraiment une des pierres angulaires de notre démarche. Permettre aux jeunes de découvrir la montagne avec des séjours à 1 euro ou encore organiser le démantèlement des remontées mécaniques abandonnées dans la montagne, voilà le genre de projets qui nous tiennent à coeur.

* Source Travelsat
Découvrez le manifeste sur l’engagement
pour un tourisme bienveillant sur :
www.tourismebienveillant.org